Le secteur du nettoyage en question

À l'aune des élections présidentielles, la Fédération des Entreprises de la Propreté publie un livre bleu pour fait entendre la voix des acteurs de ce secteur puissant.

14 mars 2017 Actualités - Lecture : min.

Nettoyage

Le secteur de la propreté en France, ce sont pas moins de 43 000 entreprises, dont plus de la moitié sont des autoentreprises. Le secteur est très compétitif, puisqu'il emploi 485 000 personnes, pour un chiffre d'affaires annuel de 3 milliards d'euros.

Alors que les élections présidentielles approchent à grands pas, la Fédération des Entreprises de la Propreté (FEP) a publié un "livre bleu" se concentrant sur cinq points : normes, compétitivité, emploi des jeunes, RSE et marchés publics. Le but ? Faire valoir la voix des entreprises dans les débats et de montrer que l'organisation du secteur permet de lutter contre la concurrence déloyale tout en garantissant la sécurité de l'emploi.

Favoriser les CDI et les formations

Le secteur du nettoyage en France a embauché près de 90 000 personnes en dix ans, et son effectif croît chaque année entre 2 et 3%. Selon Loys Guyonnet, chargé des aspects sociaux pour la FEP, ces salariés "sont payés au minimum 25 centimes de plus que le SMIC horaire", soulignant également que les employés ont un CDI dans plus de 80% des cas, même si la majorité sont à temps partiels ou employés par divers clients.

Philippe Jouany, directeur de la FEP Île-de-France et de Neovia, une entreprise de propreté, met en avant le fait que ce secteur est un intégrateur social : "nous nous adressons à des gens très peu formés et éloignés de l'emploi [et] proposons des formations très bien organisées. Il y a dix ans, 68% des salariés n'avaient aucun diplôme. C'est 50% aujourd'hui, grâce à nos efforts et à la filière d'apprentissage que nous avons constituée, du CAP au Master. La plupart des cadres intermédiaires de nos entreprises sont issus de la base".

Sécuriser les transferts conventionnels

Au coeur des préoccupations de la FEP, on trouve la problématique des transferts conventionnels : ce système veut que, lorsqu'un prestataire perd la gestion d'un site, celui qui prend sa suite garde les salariés attachés au site, leur garantissant leur contrat, leur salaire et leurs primes.

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Selon Philippe Jouanny, "c'est une garantie d'emploi pour nos salariés, et c'est aussi le socle social de cette branche. Mais cette disposition, insuffisamment sécurisée dans la loi, est de plus en plus attaquée". En effet, certains salariés utilisent ce système, préférant négocier un licenciement que de rester avec un autre employeur sous les mêmes conditions. Cela représente un fort coût financier et humain pour les entreprises, qui doivent se défaire de salariés qu'elles ont formés, les empêchant de se distinguer des autres entreprises. On estime qu'environ 50 000 personnes par an préfèrent négocier un licenciement, soit 10% des salariés du secteur.

Revoir la souplesse des négociations

Philippe Jouany pointe également que l'idée de la Loi Travail d'offrir plus de souplesse aux entreprises dans leurs négociations ne peut pas fonctionner pour un secteur comme celui du nettoyage, dont la main-d'oeuvre représente 80% des prix. Or, pour se différencier, les entreprises doivent innover : proposer d'autres prestations ou services, embaucher des employés plus qualifiés.

Il souligne également que l'équilibre de la branche est fragile : il s'agit "d'un secteur où en moyenne, la marge est faible, de l'ordre de 3% et même beaucoup moins pour les dix acteurs les plus importants, qui réalisent la moitié du chiffre d'affaires". La FET demande notamment le maintien du Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE), qui représente 800 millions d'euros pour le secteur, dédiés à baisser les prix des prestations et à reverser une partie sous forme de bénéfices aux salariés, mais insuffisants pour créer des emplois massivement.

Photos : Shutterstock

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